Belle toute nue

Malgré ce titre racoleur, nous ne parlerons pas de ma nudité au sens propre du terme mais bien au sens figuré. Même si c’est aussi un sujet qui me titille, ce n’est pas à l’ordre du jour.

J’ai beaucoup pensé ces derniers temps à mon rapport à la beauté en général.

Si je n’ai pas été attirée tôt par le maquillage, j’ai fini par adorer ça. Les couleurs, les jolis dégradés, les paillettes … Au point de débuter une collection de palettes, et de me retrouver plutôt connaisseuse du vague monde de l’artifice féminin et de toute sa diversité.

Et puis le temps passant … J’ai fini par m’en détacher.

En bossant tôt le matin, je n’ai plus la moindre envie de me maquiller, d’autant plus que c’est vraiment un sujet controversé. J’ai la sensation que contrairement à beaucoup d’endroits où le fait de ne pas être maquillée fait limite grosse crasseuse pas soignée ou fille un peu loupée (voire fille malade, on me l’a déjà faite quand j’avais pas le temps le matin au bureau avant, c’est si agréable), dans les boîtes que j’ai faites, les pâtissiers ont l’air de voir ça d’un oeil mauvais. Je ne sais pas, à chaque fois, j’ai gagné leur respect au moment où j’ai arrêté de me parer de couleurs. Comme si c’était un trait beaucoup trop féminin et qui rappelait ma faiblesse dans ce métier si masculin. Comme si c’était un handicap qui me pénalisait.

Sans parler de cet effet assez ennuyeux, j’ai remarqué également que plus j’avance dans ma quête du végétarisme et du respect de la nature, et plus je trouve ça incohérent de me maquiller, et d’aller contre mon propre naturel au quotidien.
Comme si ce n’était plus moi, comme si je n’avais plus besoin de tout ça. Comme si finalement, le maquillage était surtout devenu un outil d’aparrat, un déguisement, pour m’amuser quand j’ai de grandes occasions. Comme une jolie robe à paillettes.
Mon quotidien est fait de mon rapport à moi même, simple, efficace. Mon physique ne changera pas, il est ce que je suis, mais ce qui est dedans et ce que je fais ne tient qu’à moi.

Alors maquillée ou non, j’ai appris à me contenter de mes grosses joues, de mes boutons, de mes points noirs.
Je reste persuadée que mon alimentation m’aide à avoir une plus jolie peau. Mes boutons se sont fait la malle, et j’en suis ravie. Quand certains osent pointer le bout de leur nez, je n’y touche plus comme avant et finalement, le fait de les respecter les incite bien plus à guérir que le fait de les triturer des heures.
J’ai mon nez patate, mon grand sourire, mes cheveux comme cadre.
Et quand je sors le soir, je deviens cette autre, le rouge aux lèvres et l’oeil de biche. Je l’aime aussi, mais c’est la Délia des grands jours, pas la plus simple que j’aime croiser au détour des miroirs le matin.

Du coup, maintenant, je suis, belle toute nue (de la peau!).

Je sais que ce thème a été abordé mille fois déjà, mais comme ce blog est initialement censé parler de beauté et de maquillage, c’est la raison qui fait que l’on croise beaucoup moins d’articles sur ce sujet par ici ces derniers temps.

Les photos de cet article, c’est moi, en pyjama, une demie heure après ma tartine, l’oeil humide et la peau toute nue. Parce qu’il n’y avait rien de mieux pour illustrer cet article qu’un regard bienveillant sur cette personne que je côtoie chaque jour. Certains trouveront que je ne suis pas sous mon meilleur jour, moi je trouve juste que c’est moi, la vraie moi, celle qui sort acheter le pain le dimanche matin après avoir traîné sous la couette.

Quel est votre rapport au maquillage? Est-ce un indispensable du quotidien ou bien un extra réservé aux grandes occasions?

Bonne digestion des chocolats des cloches.

Mille bisous