Humeur J'ai testé pour vous

Comment garder l’inspiration culinaire sur le long terme?

Vous ne voyez pas tout sur le blog, c’est un fait (et heureusement parce que c’est pas toujours glamour).
A raison de 7 jours par semaine, de deux repas par jour et d’autant d’occasions de manger une douceur en fin de repas … Je cuisine donc 14 repas (on va dire 12 parce qu’on se laisse aller à un ou deux repas commandés par semaine avec doudou #junkfood), tous différents et tous faits maison.
Quant au sucré, en ce moment je tourne à 1.5 kg de farine semaine. Je vous épargne le reste des ingrédients mais ça vous donne vaguement une idée sur le fait que j’ai un rythme assez soutenu 😉 ! (si je faisais la même chose en sport je serais devenue une de ces femmes que je vois tout le temps sur instagram qui ont tellement de muscles que t’aimerais pas te prendre une taloche de leur part).

Garder l’inspiration culinaire sur le long terme

Mais alors du coup, comment on fait, pour créer du repas sur commande comme ça?
Est-ce qu’on doit s’être fait pailleter par une bonne fée du logis?
Est-ce qu’on doit avoir du gêne Michalak?

Et ben c’est plus simple que ça figure toi!

 

1 – Ecouter bruisser le vent des saisons

Quatre Saisons et autant de produits qui se suivent sans jamais se ressembler!
Ecouter le temps qui passe, s’imprégner des produits locaux et de saison, regarder les couleurs des étals, attendre longuement le retour de certains produits (fiiiigues, fraiiiiiises, myrtiiiillles), se languir de la fin de la saison des autres (mon dieu, les choux me sortent par les trous de nez). Vous n’avez jamais remarqué qu’on a tendance à mieux cadrer ses idées quand on a une structure? En plus, chaque saison inspire une ambiance : réconfortant l’hiver, frais mais encore chaleureux au printemps, rafraîchissant et acidulé l’été, et grassouillet à l’automne ! Autant de raisons de s’imaginer mille desserts et plats en accord avec ces “besoins” presque vitaux!

Les beaux cèpes cueillis l’automne dernier avec ma maman, au petit matin. L’odeur de la forêt humide, le silence des bois…

 

2 – Chercher l’inspiration dans des lieux communs

Qui n’a jamais mangé un dessert fraise-vanille ou chocolat-caramel? 😉
On pourrait penser que l’inspiration finira par s’éteindre, mais la gourmandise de ces saveurs éprouvées années après années ne meurt jamais ! Se rouler avec confort dans cette facilité sans aucun risque permet de jouer sur des textures plus innovantes, sur des visuels moins conventionnels, bref, de jouer sur des terrains moins fragiles mais tout aussi amusants. C’est une manière de prendre un risque mais sans trop se mouiller.

Le pain d’épices à la marmelade de clémentines. Simple, traditionnel, mais non pas moins efficace!

3 – Réinventer une de ses anciennes recettes

Mais en mieux! Il y a toujours matière à améliorer une ancienne création, parce qu’on lui porte un regard nouveau, ou parce qu’on s’est amélioré techniquement, qu’on a réfléchi à une variation, qu’on a changé d’avis sur une des composantes.
Ca permet de prendre confiance dans certaines recettes et les connaître sur le bout du nez, ou bien de se bousculer un peu. Au choix!
Il peut naître des variations très intéressantes d’une recette basique de cakes en laquelle on a parfaitement confiance, ou d’une tarte où il suffira d’ajouter un peu de fantaisie.

Le gros baba saveur des îles, un peu différent du traditionnel baba au rhum.

4 – Prendre des risques

Justement on y vient!
Parce qu’on peut aussi tenter des associations incongrues pour renouveler ses idées. Mettre du sucré avec du salé, intégrer une nouvelle technique, apprendre à l’apprivoiser, la sublimer. Apprendre à se passer de certains ingrédients (rappelons que le passage au végétarisme puis au veganisme représente un risque culinaire sur les premiers temps!) qui paraissent pourtant essentiels.
Quand on prend des risques, on peut aussi se planter, mais ça, ça met du piquant et ça permet de se dépasser. Sans ce risque on reste dans l’intérieur de l’enclos des barrières qu’on se met et on n’avance jamais.

La tarte citron en dôme mousseux, un échec au niveau du goût mais au moins, j’ai essayé! 😀

5 – Trouver de nouveaux ingrédients à cuisiner

Je ne connais pas cette nouvelles variété de fraises? Peut-être que son goût est proche de la fraise des bois? Ou bien plus sucrée et ludique que la gariguette?
Même un changement de variété ou de maturation du produit peut suffire, on peut aussi tenter des folies, comme le citron caviar, la courge spaghetti ou bien le yuzu pour son exotisme… Tout ce qui est nouveau peut donner mille idées d’associations de saveurs (ou même l’idée d’une saveur unique à décliner, les mélanges ne sont pas l’apanage de la cuisine, pensez aux desserts intensément chocolat ou vanille!). Soyez curieux, baladez-vous dans les beaux marchés, dans les boutiques primeur, surffez sur internet, ouvrez des livres de cuisine… Même si on connait pas mal d’ingrédients, on peut aussi intégrer les herbes et épices dans la pâtisserie par exemple, ajouter du poivre dans du sucré ou de la cannelle dans du salé. Changer de regard sur un produit permet de le réinventer complètement et de reprendre conscience du potentiel qu’on ne lui donnait pas.

On en parle du poisson pané de tofu réalisé grâce à la découverte des algues du pêcheur? 🙂

 

6 – Se lancer des défis

On peut se lancer un défi tout seul, en choisissant un seul ingrédient à décliner, une semaine à un certain tarif, reproduire un plat qu’on a mangé ailleurs … Ou a plusieurs, grâce aux défis quotidiens comme la battle food. Ca permet de voir ce que les autres imaginent avec le même postulat et de trouver des solutions innovantes et très différente des siennes. Et puis l’idée d’avoir un cadre, un peu comme une commande client, ça fait sortir de la zone de confort (à ce stade vous aurez compris que la zone de confort c’est bien mais qu’à mes yeux c’est un facteur peu stimulant).

 

7 – S’inspirer chez les autres

Parce que ces autres ont de très bonnes idées, ou bien qu’ils n’ont tout simplement pas les mêmes que nous, on trouve multitude d’inspiration chez ses pairs. Même si les magazines culinaires spécialisés sont intéressants, je leur préfère toujours les blogs et le volet internet en général (instagram et pinterest également), car on y retrouve moins le coté publicitaire et pompeux qu’on a l’impression de se faire jeter au visage sur les versions papier. J’adore par exemple le fou de pâtisserie mais le magazine ne s’appuie que sur les grands chefs reconnus (et toujours les mêmes d’ailleurs) et me donne la sensation de leur faire de la publicité alors qu’il y a des tas de pâtisseries de non chefs qui sont exceptionnelles et méritent d’être connues.
Même chez le pâtissier du quartier on peut trouver de magnifiques réalisations et variations. Il n’y a pas de honte à s’imprégner du bon goût et de la variété, l’important à mes yeux reste d’être honnête sur l’origine de ses sources.

Et là tu vois c’est mon amour de Linda Lomelino qui réalise des magnifiques layers cakes (entre autre).

8 – Goûter

Parce qu’évidemment c’est bien joli de regarder ce qui se fait, mais la pâtisserie est aussi et surtout affaire de goût. On n’hésite pas à goûter souvent et de tout.
J’adore les pains au chocolat et noisette de chez bonne journée, non pas pour leur coté artisanal mais pour le coté pornfood complètement décadente qu’il représentent.
Du même temps je ne pourrais pas me passer d‘essayer les nouveautés et curiosités que je croise. Sans oublier les traditionnels qu’ils faut avoir tenté une fois dans sa vie pour savoir comment les décliner… (baba au rhum, éclairs, millefeuilles, tarte citron meringuée, tarte chocolat, tarte aux pommes…)
C’est important de se faire des échelles de “très bien” et “pas terrible”, ça aide à savoir ce qu’on recherche en pâtissant, ça aide à s’améliorer, savoir quelle direction on prend.
Ne crachez jamais sur les classiques, on peut tout autant se régaler avec une tarte tatin sans prétention dans un petit boui boui que chez Christophe Adam avec un éclair passion-crotte de poney-glaçage à paillettes ;).

9 – Noter, consigner

Parce qu’on peut avoir des idées volages!
J’ai un carnet pour les recettes déjà faites avec des annotations, un avec les idées de recettes que je raye au fur et à mesure, et un avec les recettes à absolument garder car techniquement infaillibles et délicieuses.
Difficile de s’améliorer et donc de garder l’inspiration si l’on ne s’y retrouve pas.
Et puis c’est une excellente excuse pour aller chez hema faire la razia au rayon cahiers pas vrai?

et après ta bibliothèque ressemble à ça
 
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Vous aurez compris que je ne tente pas de me placer dans la vérité absolue mais plutôt de lister tout ce qui me permet de ne pas connaître la “page blanche” en me retrouvant devant mon kitchen aid.
L’inspiration culinaire est comme toutes les inspirations, ça se travaille!
J’encourage vivement tout ceux qui n’osent pas trop se lancer parce qu’ils pensent ne pas être créatifs à voir plutôt la créativité comme une plante à arroser et de laquelle il faut prendre soin pour qu’elle s’épanouisse !

Je vous embrasse, je m’en vais réfléchir à mes prochaines gourmandises.

 
Délia ♥ Du sucre dans les veines, du tofu dans la bouche

 

1 Commentaire

  • C'est tout à fait ça !! et quand on cuisine chaque repas à la maison, il faut trouver des idées !! Au final cela vient tout seul quand on s'intéresse un peu au sujet , entre les livres, les blogs et la presse, pinterest…. on finit toujours par y arriver !

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