Photographie

Bilan en tant que photographe culinaire et créatrice de contenu année 5

Je suis un peu en retard cette année pour rédiger ce bilan, notamment parce que cet exercice me pousse aussi à prendre le temps de regarder avec objectivité les différents aspects de mon métier et de ma manière de mener ma barque.
C’est toujours agréable, je suppose, de lister ses réussites ; un peu moins de lister ses erreurs et errements !
Je vais donc vous raconter la merveilleuse histoire d’une année que je considère comme ratée. Un genre de gâteau qui colle au fond du plat, brûlé dessus et cru à l’intérieur.
Et qui m’a donné mal au bide pendant un petit moment !

L’année du soufflé qui redescend

Au sortir de ma quatrième année, j’étais au sommet de mon art : deux livres édités en tant que photographe, un chiffre d’affaire dont j’étais fière, et le sentiment que je ne pouvais pas redescendre de cette ivresse délicieuse de voir enfin la réussite frapper à la porte.
Le seul problème avec cette manière de voir les choses, c’est que ça aurait pu être le cas si j’avais mis toutes les solutions en place pour sécuriser cette montée. J’en retire la profonde certitude que les grandes années ne se suivent pas, et c’est suffisant pour me remettre les pieds sur terre et me forcer à réfléchir de manière plus stratégique pour celles qui arrivent.

Adieux décevants

J’ai appris une très grande leçon en début de cette cinquième année : les clients ne sont que des clients.
Autant on pourra mettre beaucoup d’énergie et de volonté à entretenir une relation avec un client de longue date, autant une relation professionnelle et agréable peut se terminer un peu comme toute autre relation : dans l’incompréhension et le silence.
Je ne vais pas rentrer dans le détail mais j’ai vécu une immense déception en me faisant ghoster par un client avec lequel je travaillais depuis longtemps de manière fluide et sympathique, qui représentait une part importante de mon chiffre d’affaires, et je l’ai vraiment (très) mal vécu.
Ca a été pour moi le moment de réaliser que je mettais trop d’affect dans mon travail et mes relations professionnelles. Que je devais faire un pas de côté et me détacher de certaines attentes.
Une leçon difficile, parce que je l’ai vécue comme une immense remise en question, de mes tarifs, de la valeur de mon travail, de ma capacité à échanger avec mes clients.
En réalité, et après avoir bien digéré la chose, je pense que c’est finalement une bonne chose que cette collaboration se soit terminée, car ce n’était pas du tout ce à quoi j’aspirais.
Même si je n’aurais pas été contre une fin de collaboration un peu plus professionnelle et polie.

Les lendemains incertains

On parle de plein d’aspects de l’entrepreneuriat : des aspects administratifs, stratégiques, de l’organisation, des logiciels de comptabilité, de la facturation, de la communication, de la relation client, du temps de travail par semaine … Mais on parle moins de la pénibilité de l’incertitude financière.
Vous le verrez dans la fin de cet article : j’ai gagné sensiblement la même chose en cette année 2022 que l’année d’avant, et pourtant je ne l’ai pas du tout vécu de la même manière.
J’ai commencé l’année par 4 mois de RIEN. En janvier, on sait que l’activité est calme, donc on encaisse sagement. On prévoit des projets annexes, on se repose.
Et puis février, les jours sans propositions se transforment en semaines, et j’arrive au mois d’avril, toujours pas un seul contrat signé.
Le matin en me levant, je pense à cet échec, toute la journée je me le traîne comme un boulet au pied, et le soir, je ne ferme pas l’oeil en pensant à tout cet argent que j’aurais déjà du gagner.
C’est une véritable terreur en forme d’inconnue.

C’était aussi sans imaginer combien, même en étant au courant de ce revenu aléatoire, la peur de ne pas avoir de ressource est ancrée et puissante.

Pancakes aux myrtilles avec du sirop d'érable

Payer mes erreurs !

On peut, un peu par chance ou par hasard, réussir à progresser, faire ce qu’on aime, et en vivre sans échafauder de stratégie.
Mais je pense que pour vraiment déployer une longévité et une capacité à rester bien debout dans un milieu blindé de concurrence comme celui de la photo culinaire, il faut un plan d’attaque.
J’ai eu une année 2021 tellement dense que je n’ai pas du tout pris le temps de penser à ce virage : c’était une grave erreur !

Sous un autre éclairage, il y a eu une révolution sur les réseaux sociaux que j’ai complètement loupée : l’avènement du contenu vidéo.
Je ne suis moi-même pas vraiment une consommatrice très intéressée de vidéos, et il m’a fallu du temps pour me faire à cette nouvelle forme visuelle, à y trouver un intérêt et à y voir une nouvelle manière d’exprimer mes idées et rendre la cuisine accessible.
Je pense que stratégiquement, je vais regretter ce choix longtemps : instagram s’est calmé le slip avec la vidéo et valorise moins qu’il y a quelques moi ce format, et je ne rattraperai jamais l’écart qui s’est creusé avec mes collègues créateurices de contenu qui ont compris plus vite et mieux.
Le jeu, ma pauvre Lucette.

Conclusion de cette année : c’était nul et je ne veux pas l’enjoliver

On voit beaucoup sur internet des récits d’entreprise, le bonheur d’être sa propre patronne, de partir quand on veut avec ses clics et ses clacs pour un voyage, le plaisir de bosser de son jardin avec un thé glacé, la folie du tourbillon des périodes de travail, les clients qu’on adore, les projets qui nous ressemblent.
Et je crois que si j’ai aussi mal vécu cette période, c’est aussi parce que j’étais en décalage complet avec tous ces récits. En entrepreneuriat aussi, on fait des erreurs, et on ne les lit pas souvent.
J’ai mis des mois à ravaler mon égo et à me dire “bon, c’était pas gégé, mais en même temps, si on regarde bien la big picture, c’est juste la suite logique de tes décisions”.

En décembre, je suis arrivée au bout de mon rouleau. Ma période d’activité s’est concentrée de mai à octobre, c’était court mais intense et ensuite, j’ai de nouveau eu le temps de remettre mon cerveau en marche et me dire “mais quelle quiche, t’arriveras à rien ma vieille”.
J’ai décidé de ne pas publier tous mes contenus de fêtes, et j’ai plongé dans mon canapé, dans les méandres de netflix. De ne pas publier du tout sur instagram, ni sur le blog. Ca n’était pas arrivé, jamais.
Je crois que c’était le bon moment, sinon, j’aurais certainement bouffé un joli burnout.
Loin des réseaux, j’ai soufflé un grand coup, et j’ai accepté. J’ai accepté mes erreurs, mais aussi accepté l’idée qu’on peut très bien se tromper et corriger le tir.
J’ai totalement changé de perspective et ça m’a fait un bien fou.

Je n’ai pris aucune bonne résolution, mais en janvier, je suis revenue regonflée à bloc, avec l’envie, l’énergie et la lucidité.

J’avais expérimenté le bas, et je crois que j’avais envie de repartir vers le haut.

Constater les réussites et trouver des solutions

Une fois que j’ai eu purgé ma grande capacité à voir tout le noir du tableau, j’ai aussi constaté que c’était finalement plus une histoire de perspective que de réalité.

Les Légumiades : la stabilité et la sécurité

Les Légumiades constituent 4 moments forts dans mon année : 4 ebooks à produire, 4 thématiques complètes, de la rédaction, à la direction artistique, en passant par la mise en page, la promotion et tout le reste.
Je l’ai lancé en ne réalisant pas l’ampleur de ce que je faisais, et parfois, il m’arrive de me dire en regardant derrière “COMMENT ?”.
Parce que c’est une quantité de boulot immense, et j’ai encore, certains jours, du mal à réaliser que j’ai créé ça de toute pièce et quatre fois dans l’année.

Ce projet, c’est mon bébé à moi. Je n’ai personne pour me dire où aller, je ne rends aucun compte, il n’y a qu’une seule personne pour valider : moi.
Et même si les bouclages sont intenses, je me sens en sécurité. Je sais que je suis bonne à ça, que je sais le faire, que chaque numéro est meilleur que les précédents, et que ça a du sens.
Je pourrais être terrifiée : par la charge de travail d’abord, et puis par l’absence d’aide. Mais je n’y vois là qu’une immense liberté éditoriale et le moyen de proposer un contenu pertinent, pointu et fouillé pour les personnes qui me paient.

Ca n’a pas de prix.

Je n’ai pas honte de le dire, je n’ai même pas peur que ça passe pour de la prétention : je suis très fière des Légumiades.
Il n’aurait jamais pu voir le jour si il n’y avait pas eu tout mon travail en amont pour consolider une communauté autour de l’alimentation végétale, et c’est tout ce travail que j’ai envie de valoriser aujourd’hui. Ces journées sans rémunération où j’ai pu penser que je n’allais nulle part, j’allais ici et maintenant.

Arrêter de me battre contre des moulins

J’ai aussi passé beaucoup de temps en 2022 à déplorer des choses pour lesquelles je ne pouvais rien. C’est tout l’inverse de ce qui peut faire avancer.

Google et instagram ont continué à mettre leurs algorithmes à jour, et pas en ma faveur. Le nombre de visites sur le blog a continué à baisser mais moins fort (même si pour les blogs de ma niche, ça reste très honorable), et j’ai fait le deuil pendant un moment, de gagner de l’argent avec la publicité du blog.
J’ai laissé la publicité en ligne car elle me permet de rembourser une partie des frais liés au blog (hébergement et maintenance), mais j’ai adapté mes efforts à ce constat en y postant moins. J’en parlerai l’an prochain, mais j’ai trouvé une solution pour que cette partie reprenne un peu de gloire, et ma perception a encore changée 3 fois. A quelques mois d’intervalle. Comme quoi, rien n’est jamais figé, et écrire ces articles, c’est tout consigner.
Sur instagram, la relation est plus ambivalente : moins de visibilité, moins de potentiels clients, et une moindre compétitivité par rapport à mes concurrent.es sur le marché de l’influence.
J’ai décidé d’essayer de proposer un peu de vidéo, mais aussi de moins me mettre de pression sur la régularité sur ce réseau qui n’en fait qu’à sa tête.

Il n’empêche qu’en abandonnant certains espoirs, j’ai pu aussi me dégager un temps (au moins dans ma tête), pour réfléchir plus intelligemment, en arrêtant de mettre mon énergie dans l’idée que j’étais bloquée. J’ai dessiné des portes dans mes murs, et j’en ai ouvert un paquet. C’est tout bête, mais ça change tout !

Avoir confiance dans le futur

Ces questionnements ne datent pas d’hier. Je me souviens, la première fois que j’ai rencontré Anne, du blog panier de saison, elle m’a dit, penchée sur la portière de ma voiture avant que je ne reprenne la route : “tu sais, des années mauvaises, tu en auras, des bonnes aussi, au bout du compte, ça s’équilibrera, tu verras”.
Je n’avais alors à l’époque, AUCUNE idée de ce qu’était une bonne année, et encore moins que ça allait me rester. C’est drôle, les souvenirs.
Mais souvent, quand j’en ai chié, j’ai pensé à ça en 2022. Que l’endroit où j’étais maintenant ne conditionnait pas franchement l’endroit où j’allais être l’année prochaine où celle d’après.

C’est super bateau à dire, mais il n’y a pas toujours toutes les conditions pour que les choses se passent bien, et il faut accepter que parfois, ça n’aille pas dans le sens attendu.
La différence, c’est que quand on a confiance dans ce qu’il va se passer ensuite, on a la conviction au corps que ce ne sont que des turbulences et pas une fatalité. Et c’est beaucoup plus facile à encaisser.

Spaghettis au tofu rosso

Accepter d’être lente !

Tout et tout le monde va vite. Je loupe les trends, je loupe les virages, je réfléchis, je pèse le pour et le contre.
J’ai besoin de temps.
Ce n’est pas à la mode de ne pas débarquer et tout rafler en 2 ans, mais c’est comme ça que je suis.
Il n’y a pas de honte à ne pas être au diapason, mais l’erreur serait de penser qu’en étant lente, j’allais pouvoir accomplir les choses de la même manière.

Mettre en place une stratégie plus chiffrable

J’ai mis un temps infini à vraiment formuler mes attentes, mais depuis janvier, je dédie la première page mensuelle de mon agende (le My 365, très très chouette produit made in France) à mes objectifs.
Un mois, ça passe vite ! On peut rapidement se retrouver embourbé.e dans le quotidien, oublier les dates importantes dans le milieu food, laisser passer des opportunités de communication, oublier des sujets …

Cela fait des années que je m’organisais informellement en faisant des todos. Maintenant, je prends une petite heure par mois pour faire le point sur le mois précédent, ajuster et lister mes objectifs du mois à venir. Plus important encore, j’ai pris le temps de réfléchir à ce qui était bloquant pour moi dans ma manière de les rédiger.
J’ai cet amour infini pour le fait de barrer et surligner les tâches terminées. J’ai besoin de cette dopamine pour avancer. Alors au lieu d’écrire “formation photo” je fais des petits carrés, que je portione en heures. Une heure c’est court, et ça me laisse le loisir de me dire que c’est à portée de main.
En tout début d’année, j’ai aussi pris le temps d’écrire mes objectifs annuels et de les quantifier. Sans quantité, sans chiffres, ce ne sont que des idées vagues.

Chaque début de mois, je viens y jeter un coup d’oeil, et j’ajoute quelque chose pour aller vers ces objectifs. Ca reste un système très simple, très accessible, une planification de l’utile et de l’ordinaire. Mais depuis 3 mois, grâce à ce système, j’ai intégré des tâches que j’avais tendance à toujours remettre à plus tard : archiver, trier, avancer sur mes formations, démarcher régulièrement, et aussi réaliser des tâches de fond pas passionnantes comme mettre des articles à jour !

Réduire mes attentes concernant les contenus gratuits

Les Légumiades me prennent beaucoup de temps, plusieurs fois par an. C’est une source fiable de revenus, mais qui peine quand même à se faire une place de choix : vous êtes environ 450 abonné.es à l’année, et si je chéris chaque personne qui m’achète ce produit, ça reste relativement peu face à la quantité de personnes qui suivent quotidiennement mes stories et posts sur mes différents médias.

J’ai réalisé que je donnais finalement beaucoup de mon temps à ces contenus gratuits, et que ni instagram, ni mon blog n’allaient me rémunérer proportionnellement pour ça. Et que finalement, une grande partie de mon lectorat, non plus. Tout en m’astreignant à un rythme qui nuisait à ma qualité de vie.
J’ai donc décidé de lever le pied, tout naturellement.

Cela me permet de passer moins de temps sur instagram, et plus de temps à réfléchir à des contenus qui me font vraiment plaisir, et/ou qui touchent vraiment le coeur de ma cible : les personnes qui rémunèrent mon travail.
Personne ne vit d’amour et d’eau fraîche et j’ai réalisé que moi non plus ! Débarrassée de la culpabilité de moins en faire, je fais mieux. Le plaisir se refait un nid confortable dans mes routines, tout me paraît moins difficile et plus organisé.

Investir dans mon matériel : moi

Je pourrai peut-être vous écrire un jour un bouquin sur comment j’ai fait toutes les erreurs avant d’y arriver, mais écoutez, on ne va pas mettre la charrue avant les boeufs. Si j’y arrive un jour, on en reparlera peut-être.

J’ai fait une grave erreur, car à part UNE formation sur un logiciel, je n’avais pas entreprise de continuer à travailler sur ma première matière première : bien avant mon appareil, bien avant mes jolies assiettes. MOI
On progresse, on ajuste, mais pour vraiment avancer, il est indispensable de se former. Apprendre d’autres, avoir de nouvelles perspectives, replacer ses idées dans un sens différent. Réaliser qu’on a déjà plein de solutions, d’autres portes qui s’ouvrent.

J’ai donc entamé plusieurs formations, et c’est un peu comme tirer une feuille de rouleau de PQ : on en tire une et le rouleau se déroule.
Une formation en entraîne une autre, et c’est une manière très réelle de se tirer vers le haut et d’identifier clairement ses points faibles. Non pas pour se dire “OLala je ne sais pas faire ça je suis hyper trop nulle” (version tata 2022) mais plutôt de se dire “Génial, me reste plus qu’à apprendre comment faire ça !” (cru 2023).

C’est donc comme ça que j’ai presque terminé 3 formations en 2023, et que j’ai tout autant de projets de formations sous le coude.

(Cet article va finir par ressembler à un article de développement personnel, MY BAD).

Let’s talk about biff baby

On va procéder comme les années précédentes et y aller point par point. En tout et pour tout j’ai encaissé un peu plus de 30 000 € de chiffre d’affaire. A cela il faut évidemment retirer les charges sociales.

  • La photographie culinaire : C’était une année très moyenne concernant la photographie culinaire, j’ai perdu un gros client, mais j’en ai ensuite récupéré un autre en cours d’année qui m’a permis de combler la brèche. J’ai cependant perdu en vitesse sur cette partie, notamment parce que je n’avais pas mis de stratégie de démarchage efficace. Le temps passe, il y a plus de poissons dans la marre et je sens bien que c’est plus difficile qu’avant de se démarquer, parce que beaucoup de personnes bossent bien.
  • La création de contenus en influence : Cette partie, bien que très minoritaire dans mon activité, a représenté un bon cachet de mon année. J’ai fait quelques opérations, parfois des opérations commerciales sur quelques posts, ce qui m’a permis de faire croître cette partie de mes revenus. J’étais contente du travail effectué car il correspondait à des produits que j’aimais beaucoup et à des rémunérations que je trouvais très correctes.
  • Les ventes de mes produits : Ce post de mon chiffre a explosé, tant et si bien qu’elle s’est positionnée en première source de mes revenus. C’est aussi le projet qui me prend le plus de temps par an.
    Je suis contente de ce résultat en hausse, mais j’attends encore du développement du côté des abonnements aux Légumiades pour pouvoir être satisfaite de ce projet, et être certaine qu’il est viable dans le temps.
  • La publicité sur le blog : Sur le calque de l’année précédente, la publicité a été impactée, mais j’ai au moins réussi à contenir la perte de visibilité du blog ! Cependant, je comptais sur elle pour rembourser mes frais directs liés au blog (hébergement et développeur) et cela n’a même pas été couvert par les gains.
  • Les dons via utip : Ils ont représenté environ 650€, ce que je trouve énorme puisque je n’en parlais absolument jamais et que la boutique du blog s’est fait une place. Utip a fermé depuis, j’ai ouvert une page tipeee, je ne sais pas encore ce qu’il adviendra d’elle, car elle sert très peu et devoir faire de la compta pour moins de 20€ par mois ne m’enchante pas particulièrement, mais elle reste utile pour les personnes qui souhaitent me faire un don du montant de leur choix.
  • L’affiliation : Elle ne représente vraiment pas grand chose, je continue à le faire car j’apprécie les marques avec qui je la pratique et je n’en accepte plus d’autres, mais cela n’est pas une source de revenu qui me correspond. Je passe déjà mon temps avec l’impression de parler en continu des Légumiades, je n’ai pas envie en prime de m’en rajouter avec d’autres marques pour ramasser des miettes, car l’affiliation me semble un système de “rémunération” très désavantageux et généralement utilisé par des tas de marques pour ne pas payer vraiment les créateurices.
  • La presse et l’édition : J’ai gagné environ 1/10ème de mon revenu avec des droits sur un des deux livres parus en 2022, et des missions pour le magazine esprit veggie. Ce dernier a mis fin à son activité en fin d’année, c’est donc un poste de rémunération qui est amené à baisser, voire disparaître.
Agenda made in France

Et la suite ?

C’est la première année où je n’ai pas vraiment encore d’idée d’où je vais. Je sens qu’il se trame une révolution là dedans, et je n’ai aucune idée de quelle sera son issue. Cependant je sais qu’elle va me permettre d’enfin savoir ce dont j’ai vraiment envie au niveau pro et perso. Les deux étant très liés.
J’espère aussi que ça me servira de leçon pour ne pas refaire l’erreur de cacher certains sujets sous le tapis ou dans un placard en espérant que les réponses me viennent dans des éclairs de génie.

Je suis déjà bien avancée dans 2023 pour vous dire que la suite a été bien raide, et que ça a été une année qui a remis en jeu beaucoup de certitudes.
Je commence à être une “vieille entreprise” et j’ai aussi plus de facilité à demander de l’aide aux bonnes personnes, et à me positionner dans une démarche de résolution de problèmes et de recherche de solutions.

J’ai hâte également qu’on sorte des budgets serrés à la ceinture de l’ère post covid, car on sent qu’il règne une austérité au niveau de ce qui sort de la poche des clients : sans surprise les budgets communication sont les premiers à sauter et l’impact se fait largement sentir dans le nombre de demandes entrantes de manière spontanée. Même s’il est possible que ce soit aussi une conséquence de ma présence moins marquée sur la vidéo.
Gros questionnement aussi de mon côté concernant le prix associé aux formats vidéo : suite à leur avènement et leur systématisation sur les réseaux, la vidéo s’est imposée comme l’objet de toutes les demandes, et les budgets, eux, ne semblent pas franchement s’adapter au format, beaucoup plus gourmand en temps et compétences que la photographie.

Je vous donne rendez-vous au prochain épisode, qui ne manquera pas d’être plein de rebondissements, faites-moi confiance !

La bise et merci de m’avoir lue jusque là.

Tata



12 Commentaires

  • Il est trop bien ton bilan Tata ! Je suis contente de suivre ton cheminement au quotidien, que ça soit dans les hauts ou dans les bas. Tu peux être fière de ce chemin parcouru, de toutes ces remises en questions et de toutes ces graines plantées ! Hâte d’être au bilan de l’année prochaine !

    • Coucou Tata ♥
      J’ai tellement l’impression que tu sais tout de A à Z que c’est drôle que tu aies pris le temps de lire cet article !
      Merci d’être là dans les hauts comme dans les bas, et de me permettre de mettre de la distance quand j’ai du mal à regarder les choses avec autre chose que mon filtre !
      Plein de bisous

  • J’adore lire ton retour sur l’entreprenariat, même si je ne suis pas dedans, je trouve cela bien de pouvoir avoir un retour honnête de ce que c’est et de voir aussi comment en tant que consommatrice de tes contenus, on peut aider les personnes que l’on aime bien à vivre de leur activité
    Plein de courage pour la suite que j’espère la plus longue possible

    • Coucou !
      Merci pour ta lecture !
      Je pense que c’est important de parler de tout ce que ça implique, sans ce partage sur les dessous, difficile de valoriser les enjeux 🙂 !
      Merci beaucoup pour tes encouragements

  • Coucou !
    Merci pour cet article super complet à nouveau, je ne suis pas du tout à mon compte mais j’aime beaucoup suivre toutes tes réflexions au sujet de ton travail.
    Après avoir acheté quelques Légumiades en duo ou à l’unité en fonction des saisons pour tester avec mon compagnon, on vient de passer au format abonnement parce qu’on est convaincus, c’est du super contenu (en plus de celui du blog et d’instagram, que je trouve incroyablement rafraichissant au milieu du reste qui est souvent très normé) !
    Merci pour tout ce travail, et bonne deuxième partie de 2023 🌼

    • Coucou Lucie !

      Merci beaucoup pour ton message : ça me fait super plaisir de lire que tu suis tout le contenu proposé et que tu y trouves du sens et de la complémentarité !
      Merci également pour ton abonnement aux Légumiades ♥

      A l’année prochaine pour le bilan annuel 🙂 !!

  • Quelle année, Vanessa !

    C’est toujours intéressant de lire tes bilans annuels, de savoir comment tu as vécu les choses et ce que tu en retiens. Ce que je trouve admirable, c’est ta capacité à reconnaître que même si tu ne maîtrises pas tout (comme une fin de collaboration décevante !), tu es aussi consciente de l’impact de certains de tes choix. C’est si précieux de pouvoir reconnaître qu’on n’a pas toujours emprunté le meilleur chemin pour atteindre nos objectifs. Ça peut nous redonner un peu de force et d’espoir de réaliser que beaucoup de choses sont, en fait, entre nos mains.

    Ma situation est très différente de la tienne, mais comme toi j’évolue dans la sphère de l’influence et j’ai jusqu’à présent été très réticente à l’idée de faire des reels, pour un tas de raisons. Mais je suis bien consciente que cela a eu un impact majeur sur la possibilité d’obtenir de nouveaux contrats. Je m’y mets enfin doucement pour voir ce que ça donne… Mais je trouve difficile de m’adapter à une tendance qui m’éloigne de mon format de partage préféré (l’écrit) – comme je le disais dans mon dernier bilan, les changements qui se sont opérés dans la sphère de la création de contenus font que je m’y sens de moins en moins à ma place finalement et si je ne souhaite pas m’y adapter, alors il va falloir que j’accepte de me tourner vers de nouveaux horizons professionnels.

    Vivement le prochain épisode, en espérant que 2023 aura été meilleure à tous les niveaux !

    • Coucou Natasha !

      Merci de prendre le temps de lire mes tartines ! 😛
      Ce n’est pas un chemin facile du tout de reconnaître nos erreurs, mais en même temps comme tu le dis, c’est positif : on peut y faire quelque chose. Face à tout le reste totalement impossible à maîtriser c’est réconfortant !

      Pour ce qui est de ta situation, je pense qu’il y a en effet des choix à faire quand on sent qu’on ne souhaite pas suivre les évolutions de notre métier. Ils évoluent inexorablement, en permanence, et on peut aussi tout à fait ne plus s’y retrouver : c’est là que je place ma limite. Ce n’est pas un échec que de ne pas souhaiter modifier nos pratiques avec celles de notre milieu si elles ne nous conviennent pas, et ce serait dommage de t’abîmer à souhaiter continuer “comme avant” alors que les temps et attentes ont bien changés.
      J’espère que quelque soit ton choix, tu arriveras à être en paix avec et que tu le vivras comme une réussite. Parce qu’au bout du compte, c’est ça qui compte : que ce soit confortable et que ça te rende heureuse et fière.

      Plein de bises et courage pour la suite ! 🙂

  • Une fois n’est pas coutume…. Un commentaire !
    Après avoir désinstallé Insta et supprimé mon compte, j’ai eu du mal à trouver une « solution » pour rester en contact avec mes créateurs de contenus favoris … eh ben spoiler alert : c’est pas facile
    Youtube ok, mais même la c’est créateurs te renvoient H24 sur leur compte Insta
    Et si comme toi, pas de YT ? Tiktok ? Nooo pasaran
    Alors quoi ?
    Ben le bon vieux flux RSS.
    Tata Délia, tu restes une incontournable de mes lectures favorites, je reçois tes newsletter avec tellement de plaisir, mais je comprends que quand tu ne surfes pas sur les vagues, c’est super compliqué de continuer à Se faire connaître/suivre
    Force à toi. Parce qu’en tant que lecteur, ben quand tu ne veux pas non plus surfer sur la vague… ben… t’es en galère aussi
    Bref
    Belle suite à toi !!

    • Coucou Manuela !
      C’est drôle parce qu’avant, le seul point de contact était le blog, et les commentaires notre unique lien et il y en avait beaucoup plus !!
      Face à une certaine envie de ralentir, le flux RSS se fait sa place 😉 ! Je n’y ai pas encore “cédé” ici parce que ça me mettrait une certaine pression de tout ce que j’oublie de lire haha, mais je pense que je vais finir par y venir pour éviter de louper les écrits de mes consoeurs.
      Difficile de garder un pied dedans et l’autre dehors, mais quelque part, c’est le cas pour tout le monde en permanence de devoir s’adapter.
      J’espère que les personnes comme toi, qui me suivent avec assiduité, resteront, car vous êtes vraiment une super communauté !!
      Plein de bises 🙂

  • Merci pour ce bilan transparent et riche. J’ai aussi relu ton bilan de l’année d’avant pour bien appréhender le changement. Pour les Légumiades, c’est clair que tu peux être fière de toi. Je te l’ai déjà dit mais on ne va pas bouder son plaisir les Légumiades et ton blog sont mes références numéro 1. Big love!!! On n’est pas 100% végan mais végétariens, donc je prends des libertés et en même temps ça nous fait avancer sur notre chemin vers le véganisme. Trop contente d’avoir découvert ton projet de livre ; ça va être génial 🙂
    Pour le côté entrepreneurial, je me suis lancée en janvier et j’ai découvert les montagnes russes. Je ne voyais que le plaisir de la création artisanale mais je n’étais pas préparée au reste, du coup c’est rude. Mais j’essaie de voir le positif et de garder le plaisir qui m’a amené là.

    • Coucou !
      Je te remercie pour ton message ! Tu as donc du prendre une bonne tasse de thé pour lire les deux x) !!
      Je suis contente si mes supports te permettent de te sentir plus à l’aise vis à vis de la cuisine végétale. C’est tout l’objectif de mon travail en ligne !
      Et concernant ton récent passage à l’entrepreneuriat, je comprends très bien l’énorme gap entre attentes et réalité : on se heurte vite à l’insécurité financière, les doutes et les grands moments de solitude. ache que tu n’es pas seule, et que, dans tout ça, ce que j’aurai le plus appris, c’est qu’avant de faire ce qu’on sait faire, il faut surtout apprendre à régler des problèmes ! J’espère que tu arriveras donc à trouver une situation confortable pour faire ce pour quoi tu avais commencé au départ 🙂

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