Humeur

Arrêter de se mettre la pression et s’offrir un peu de bienveillance : mon retour d’expérience

Ces derniers mois, voire cette dernière année, j’ai choisi de penser que je pourrais mener mes combats sur tous les fronts : Professionnel, personnel, amical, amoureux, bloggesque, créatif, extraterrestre.

J’ai changé de travail souvent, avec la volonté de garder de l’amour pour ce que je fais et de ne pas me dégoûter d’un métier que j’aime pour des horaires, des salaires, des relations humaines compliquées, ou des conditions de travail qui me filaient des boutons à mesure que les jours passaient.
Malgré la fatigue, j’ai fait parfois le choix de pousser mes limites physiques et continuer à sortir comme un zombie, voir du monde comme un zombie, me déplacer parfois comme un zombie, toujours en mettant de coté mes heures de sommeil de retard, autant pour moi que pour les autres.
J’ai aussi voulu tenir le rythme ici, en publiant régulièrement, au minimum une fois par semaine. Je voulais que mes statistiques s’améliorent, coûte que coûte, j’ai pas honte de l’annoncer.
J’ai refusé aussi de laisser mes envies de cuisiner et photographier au placard même quand j’avais les jambes de coton et que j’aurais pu rester dans mon canapé à boire du thé et à regarder par la fenêtre.
J’ai continué à pédaler comme si la chaîne tenait encore sur le vélo, alors que j’étais en roue libre dans la descente depuis un moment, emportée par la vitesse et incapable de ralentir.

La vérité c’est qu’à force de m’imposer des contraintes même sur mes jours de repos avec des plannings dignes d’un ministre (et pas genre ceux qui ne risquent pas d’user le tissu de leur siège à l’assemblée nationale), j’ai glissé dans la pente de l’intolérance envers moi-même et la flemme.
Me reposer et profiter est passé au second plan.
L’exigence a relégué mes vraies envies, en les déguisant en fainéantises, à l’état de néant total.
Mon caporal gérant le capital flemme est devenu inexistant, bouffé par madame l’exigence, tant et si bien que je me crispais quand je me prenais à avoir le nez levé au lieu de cocher une case de mes interminables to do list façon parchemin qui tombe au sol dans les dessins animés.

J’ai commencé à sentir les prémices de mon ras le bol sur mes jours de repos : aucune envie de faire ce que j’avais prévu dans mon bullet journal, aucune motivation quelconque, seulement l’envie de me rouler dans ma couette, de traîner en pyjama et de manger des céréales (chez moi c’est symptomatique quand j’ai envie de céréales, parce que je mange pas qu’un bol, c’est véritablement l’effet cacahuète (d’ailleurs le gars qui a inventé le terme d’effet cacahuètes ne connaissait pas les frosties, pour sûr)).
Je prenais presque mes journées de boulot pour du repos #lajoie.
J’ai aussi remarqué sur des journées chargées en contact sociaux que j’avais plein de motivation après avoir passé la journée dehors, sans penser à mes obligations et à discuter de choses et d’autres ; j’avais des idées neuves et des points de vue différents des miens.
Finalement, j’étais plus efficace une fois que je m’étais laissé le temps de respirer.

Forte de ce constat , j’ai commencé à partir dans le grand voyage qu’est l’introspection et l’analyse. Et puis j’en ai déduit que je devais réagir avant de me tuer à la tâche ou de finir malheureuse comme les pierres.

 

Lâcher prise

 

Ca paraît bête, mais quand on est exigent avec soi-même (autant que je peux l’être avec les autres, c’est d’ailleurs un défaut que je tente de gommer avec le temps), on a du mal à se laisser de la marge. Après tout si on s’en donne à soi, comment justifier d’avoir des attentes envers les autres?
La vérité c’est qu’on est souvent pire avec soi, et on le sait au fond.
Le mot impatience a certainement été inventé à ma naissance ; toute attente est une véritable torture.
Au lieu de me laisser le temps, je suis constamment dans l’attente d’un progrès, en mettant de coté l’idée que progresser ne se mesure pas qu’en paliers visibles. Pourquoi ne pas accepter simplement l’idée qu’on progresse quoi qu’on fasse et que le résultat n’est pas immédiat?
Parce qu’on s’expose sans cesse. C’est indéniable, à force de voir du beau et du mieux que soi, on se soumet à une certaine pression : celle de faire mieux, impérativement, pour combler notre retard. Et évidemment, maintenant.
Sinon c’est pas drôle.
J’ai réalisé ça il y a peu, mais j’ai décidé que je devais impérativement arrêter de me presser pour tout, y compris ce qui est censé faire partie de mes moments de détente. Car c’est bien connu, confondre vitesse et précipitation n’apporte rien de bon.

Ce qu’on peut faire pour y arriver

Abandonner une partie de ses idées, envies ou obligation (la sélection naturelle est parfois cruelle, pardon le levain maison qui attend depuis 3 semaines!)
S’autoriser à n’avoir envie de rien
Faire des trucs anti constructifs mais qui nous rendent heureux (comme regarder le plafond)


Planifier seulement ce qui est vraiment important

 

J’étais en train de devenir un genre de control freak total.
Je planifiais tout en listant par jour ce que je devais faire. Ma liste était évidemment plus conséquente que ce que je pouvais réaliser, je voyais la journée avancer et la liste me devancer, et ça ne loupait pas : je me sentais désemparée et incapable d’avancer d’avantage. Je laissais donc tout tomber et comblait le reste du temps avec du vide (=actualisation des flux d’actualité divers, tâches ménagères qui me permettaient de ressentir une avancée quelconque pour combler le manque d’avancée “spirituelle”).
Je me suis rendu compte que je listais mes envies en les imposant comme des tâches, leur faisant enfiler le costume d’obligations. Plus aucun plaisir ne venait se glisser dans ces injonctions à abandonner mes envies sur le moment même.
Pour m’éloigner de ce schéma, j’ai fini par adopter une méthode moins contraignante mais tout aussi efficace : des listes à la semaine et même au mois pour les tâches à ne pas oublier mais pas urgentes. Plus globales, elles me permettent de moduler en fonction non seulement de mon envie du moment, mais aussi de ma fatigue ou de mon énergie débordante.
En gros, j’ai arrêté de me prendre pour un robot ( et d’imaginer que rien n’avait influence sur moi.
Et plus important encore, j’ai prévu des jours vraiment off, ou des demi journées, où je ne fais KEUDALE, ou alors uniquement ce que je veux vraiment. Comme une tâche à part entière. For my own sake.

Ce qu’on peut faire pour y arriver

Arrêter de croire que les journées font 48 heures (24 c’est déjà pas mal !)
Ne faire que ce qui est vraiment important ou nous tient à coeur
Garder ses idées purement plaisir dans un carnet pour ne rien oublier et le consulter de temps à autre pour s’inspirer ou se souvenir, sans s’imposer quoi que ce soit

 

Reprendre mes droits sur mon corps

 

A force de me laisser baigner par 4-5 heures de sommeil quotidiennes, j’ai fini par sentir mon corps me rappeler à l’ordre : retard de règles conséquent, nausées, incapacité totale à me concentrer plus de deux minutes sur un truc, douleurs musculaires, cernes enflées (tu sais, c’est comme si t’avais creusé ton propre visage pour faire un petit tas rebondi de cernes, c’est encore plus classe que les cernes creusées) bref, le kiff.
Je crois que ma relative résistance physique faisant que je suis rarement malade et que j’ai besoin de peu de sommeil pour être pleinement reposée (donne moi 7 heures et je suis rechargée à bloc), j’ai fini par penser que je pouvais rouler en pilote auto.
Grave erreur.
Le sommeil est la base d’une vie saine, on peut penser que s’allonger et perdre du temps qu’on ne nous rendra jamais ne nous fait pas avancer, mais sans sommeil, on se met en danger (sinon dans le même genre de conseils on a aussi “le feu a brûle” et “l’eau ça mouille” #charlieetlulu), et on finit par ne même plus sentir les effets de ce manque. Un peu comme une addiction, j’ai fini par trouver ça normal de me lever avec du plomb dans les bottes et la cervelle en compote (et la rime facile, banco).
Je me restaure donc des nuits reposantes, en essayant de me coucher tôt et dans un environnement calme.
Je quitte les écrans une petite heure avant de dormir, et je prends le temps de me mettre en condition, en prenant soin de moi et en appréciant quelques câlins avec doudou et les chats pour me sentir apaisée. Aussi simple que ça!
Ca a d’ailleurs été l’occasion de couper mes très (trop) longs cheveux pour passer moins de temps à les maudire entretenir, mais surtout pour reprendre le plaisir de passer chaque soir un peu d’huile délicatement parfumée dedans et une touche d’aloe vera sans risquer de finir sous 12000 tonnes de cheveux cassés.
J’ai aussi repris l’idée de manger mieux, et plus simplement. La cuisine de plats trop élaborés a fini par me manger tout mon temps et me donner le sentiment que je ne faisais que manger, dormir, et travailler (as-tu déjà entendu parler du métro-boulot-dodo? c’est ma vie l’ami!).
En gros, prendre soin de moi, simplement, et en profitant aussi de ce moment rien qu’à moi.

Ce qu’on doit (oui oui, même pas besoin de le noter dans ton bullet) faire pour y arriver

Dormir correctement la nuit
Trouver des recettes faciles et équilibrées pour bien manger sans se noyer sous la vaisselle
Faire quelques gestes d’amour envers son corps, chaque jour, pour s’y sentir bien
Faire un suivi de ses heures de sommeil pour réaliser qu’on est complètement à l’ouest

 

Arrêter de me faire manger mon temps par les réseaux sociaux

 

C’est un point que je constate depuis longtemps : je passe beaucoup de temps sur internet, et même si j’en retire de la satisfaction car j’ai appris beaucoup de choses (y compris des trucs inutiles hein) grâce à mes heures passées à arpenter la toile, j’ai aussi perdu des heures qu’on ne me rendra jamais à scroller des flux d’actualité.
Qui n’a jamais terminé sa soirée devant son flux instagram en perdant 20 minutes de précieux sommeil ou d’une autre activité bien plus enrichissante (comme dormir)?
J’ai fait le choix depuis de longues années de ne pas avoir de smartphone, mais dès que je passe le seuil de ma porte, je suis attirée irrévocablement par mes écrans en tout genre. Entre l’ipad pour voir instagram, mon téléphone pour vérifier que je n’ai pas reçu un sms (alors que je dois en recevoir 4-5 par jour #foreveralone) ou mon ordinateur avec 252 onglets (et ça m’arrive quand même de râler quand mon pc rame), j’étais constamment la tête ailleurs.
Encore maintenant j’ai un mal de chien à décrocher, mais je ne me résous pas à faire une digital détox: la solitude de mes jours de repos en plein milieu de semaine m’éloigne constamment de cette idée.
Je n’ai pas encore trouvé le moyen de raisonner de manière optimale ma surconsommation de ce coté là mais j’y travaille dur et je pense que je reviendrai vous en parler, parce que si moi j’y arrive … Vous pourrez toutes y arriver !

Ce qu’on peut faire pour y arriver



Certaines applications font le job pour vous, elles ferment tout!
Sinon, instaurer des temps encadrés pour ne pas se faire manger par les méandres d’internet.
Le plus radical? Couper le wifi. Enfin j’imagine.

 

Renouer avec le monotâche

 

Dans mon travail (pâtissière donc), c’est un besoin permanent que d’être dans le multi tâches. Les temps morts sont une perte sèche de temps, et ça tombe mal  car du temps, je n’en ai pas en rab!
Le fait est qu’à force j’ai fini par appliquer ça à ma vie personnelle et j’ai fini par ressembler à un clown, à jongler entre ma cuisine, mon appareil photo, un cours en ligne de html, une oreille au téléphone avec une hotline, un livre entre les mains et un arrosoir de l’autre pour sauver mon areca. Ca ressemble à une caricature et pourtant, je ne suis parfois pas loin de la vérité.
Je pense vraiment que cet état constant de surcharge mentale peut faire disjoncter rapidement n’importe quel humain normalement constitué (je te dis pas si t’as déjà un souci à la base).
J’ai pris l’habitude d’essayer de faire les choses en pleine conscience. Si tu ne connais pas, en gros, c’est être à 100% au moment présent, avoir la tête vide de toute autre pensée et le corps disposé intégralement à l’expérience en cours. Tout devient passionnant, un simple épluchage de carottes peut prendre le costume d’un voyage merveilleux. Je n’abuse presque pas.
J’essaye tant bien que mal de fuir les contrariétés et d’avoir l’esprit tranquille, et de me concentrer au mieux sur une seule tâche.
Pour ce qui est des tâches sur ordinateur, je me mets des timers pour me forcer à ne pas sauter d’onglet en onglet par exemple.
Même si parfois faire plusieurs choses en même temps est productif, je trouve un certain plaisir à faire les choses une par une, par ordre d’arrivée, et sans trop avoir la tête remplie de mille idées.
J’ai choisi de déposer ces dernières dans mon bullet : à présent il s’agit d’un vide – tête!

Ce qu’on peut faire pour y arriver

Vider toute sa tête sur papier jusqu’à se sentir libre et serein.
Prendre les choses dans l’ordre, sans trop se projeter
Prendre l’habitude de savourer des tâches auxquelles on avait fait perdre tout intérêt (vaisselle, marcher dans la rue, boire sa tisane sans rien faire d’autre)

 

Flâner

 

Il y a tellement d’occasions de flâner!
A la maison, tout n’est qu’invitation au réconfort et à la détente (bon, sauf le chat qui fait systématiquement à coté de sa caisse #notcool). Seulement, ça peut vite devenir un lieu rempli de tâches et de fonctions.
Un canapé n’est pas fait pour s’asseoir, il est aussi fait pour se prélasser, avec une bonne lecture et un thé bien chaud, avec le chat à coté des genoux et le coeur léger. Ou avec une bonne série et la tête sur le bidon de doudou.
J’avais presque oublié aussi ce que c’était de profiter de la couleur du ciel, de la beauté des feuilles qui rougissent dans les arbres et de la chaleur su soleil derrière les vitres qui chauffent tout le salon.
C’est presque honteux à dire mais j’ai redécouvert tout mon quotidien en m’autorisant à voir de la détente et l’idée de prendre le temps partout.

Ce qu’on peut faire pour y arriver

Après avoir renoué avec la monotâche, s’imaginer que flâner est une tâche en soi
Se donner le temps de décompresser souvent

 

Réaliser que je me consume à essayer d’être sur tous les fronts m’a permis de repartir de plus belle avec une énergie intérieure (même si j’ai un peu de mal à reprendre de l’avance sur mon sommeil en retard, il est parti loin devant) et profiter d’une paix qui m’était étrangère depuis un moment.
Bien sûr, tout ça n’est possible que quand on a l’esprit tranquille. J’ai parfois des problèmes, comme tout le monde, et le relationnel est ce qui me bouffe le plus. J’ai décidé de parler ouvertement de mes plaies à mes proches, de ne pas laisser monter la grogne et d’être franche et ouverte.
Ce n’est qu’au prix d’une grande simplicité pourtant si compliquée à instaurer que je trouve la paix nécessaire pour réussir à ne pas parasiter ma propre recherche de bienveillance.
Je vous conseille si vous êtes anxieux naturellement comme moi de ne pas laisser traîner des trucs qui pourraient vous bouffer jusqu’à la moëlle.
Après tout on ne sait jamais de quoi est fait demain, ce serait bête de gâcher un temps précieux entre des non dits et des malentendus pas vrai?

Je ne sais pas si cette pression personnelle vous parle, j’espère en tout cas qu’à défaut cet article vous aura rendu curieux, ou fait réagir d’une quelconque manière.

Je vous laisse, j’ai un plaid à remplir et un livre qui m’attend.

 
Délia ♥ Peace & love 

 

7 Commentaires

  • Hello 🙂
    Merci pour cette article ! Tu as tellement raison, aujourd'hui on se met la pression pour tout et pour rien, et ça fait du bien de lâcher prise un peu ! Merci pour tous tes conseils !!

  • Un article plein de prise de conscience comme je les aime.
    Depuis que je suis en voyage je ressens aussi cela, prendre plus soin de moi et des personnes qui m'entourent, moins mettre la pression et profiter davantage des instants présents plutôt que de sans cesse être frustrée par le passée ou stressée pour le futur. J'avais d'ailleurs l'idée d'un article en ce sens 🙂
    S'éloigner un peu du net aide beaucoup également !
    Prends soin de toi,
    Bises

  • Merci pour cet article ! Je me reconnais bien dedans. À force de vouloir tout faire bien, je me mets la pression même dans mes loisirs et c’est comme très productif ! Cet articles m’a fait du bien et je vais essayer de ma la jouer plus cool 🙂

    • Coucou Claire!

      Je pense qu’on y passe tous par moments, selon les périodes et les envies que l’on a. Notre environnement nous y pousse aussi, cette course folle à la performance peut vite devenir difficile à relativiser.
      Bon courage pour te la jouer cool, ça a été très efficace pour moi, même maintenant j’ai gardé le “rythme” héhé

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