Courgettes et pois chiches à la cannelle et aux raisins secs

Si je dois être tout à fait honnête, je ne me lasse pas souvent des courgettes rôties à l’huile d’olive. Une fois la cuisson accomplie, on a des courgettes bien caramélisées, fondantes, légèrement sucrées. Elles se mangent avec absolument tout et n’importe quoi, ce dont on ne se prive pas pendant les 5 mois de sa saison. J’aimerais vous dire qu’on s’en lasse, mais on fait durer le plaisir jusqu’aux dernières courgettes au look qui rappelle plutôt celui d’un zombie courgette avec une peau biscornue, que d’une belle courgette de juin à la peau lisse et vert clair.
Aujourd’hui, on est là pour varier les plaisirs avec une petite touche d’originalité : on va mélanger nos courgettes avec des pois chiches à la cannelle ! Oui, oui.

Associer courgette et cannelle : le choix de la douceur

La courgette est un légume-fruit à la saveur discrète, et franchement si je devais classer les légumes par ordre, je mettrais la courgette parmi les plus faciles à aimer. Pour une personne qui n’a pas l’habitude des légumes qui auraient un goût marqué (comme les choux, le fenouil ou les poireaux), et qui aiment les textures agréables et constantes, la courgette est une première marche vers un monde de délice !

Je travaille souvent avec un ouvrage qui s’appelle Le répertoire des saveurs (sa version végétarienne est plus adaptée que la version classique qui contient beaucoup d’associations avec de la viande ou du fromage), de Niki Segnit aux éditions Marabout. Même si j’ai tendance à travailler avec des associations assez classiques sans trop me questionner car j’aime leur simplicité, c’est toujours une belle découverte que de voir sur papier des combinaisons auxquelles on n’aurait jamais songé.
J’ai beau utiliser souvent de la cannelle dans mes mélanges maison d’épices (comme dans la recette des pois chiches korma) car elle apporte un côté rond et doux qui vient contraster avec les autres épices, je n’y pense jamais pour l’utiliser telle quelle en salé.
Dans ma tête, la cannelle vit dans des roulés à la cannelle ou un crumble aux pommes. Pas dans une poêlée avec des courgettes à manger à midi.
Si pour vous aussi c’est pareil, sachez que vous n’avez rien à craindre de cette association, et qu’elle fonctionne très bien en salé !

Pour rendre vos plats savoureux, pensez à l’acidité !

Quand je réfléchis à un plat, j’ai une première bribe d’idée un peu fugace et imprécise, et vient ensuite le moment d’en faire un plat qui tient debout. En saveurs, comme dans plein d’autres domaines, on peut travailler les plats de bien des façons (complémentarité, opposition, similarités), mais pour trouver un équilibre, il faut généralement réfléchir à la manière dont on va travailler avec le sucré, le salé, l’acide, l’amer et l’umami pour avoir quelque chose de nuancé et complexe.
Je pensais en finissant de poêler mes courgettes avec mes pois chiches et mes notes sucrées que ce serait très bien comme ça, et que j’avais tué le game; j’allais devenir une star de la courgette originale. La vérité c’est que seul, ça manquait d’un petit truc. Bof.

Et ce petit truc qui manquait cruellement, c’était l’acidité.
Avec la petite sauce à base de yaourt dans laquelle on ajoute du citron, on obtient le kick qui manquait dans cette assiette !
La menthe vient aussi faire don de sa personne avec un peu de fraîcheur pour calmer le côté sucré.

J’ai choisi de sortir de ma sacro sainte cuisson favorite au four (j’ai une légère tendance à TOUT rôtir, c’est pas vraiment de ma faute si tout est meilleur rôti, non ?), mais je suis certaine que cette recette serait délicieuse avec des courgettes rôties et non poêlées. Si vous voulez tester, je vous conseille de mettre la cannelle tout à la fin pour éviter qu’elle ne brûle dans le four.