Aujourd’hui je prends la plume pour faire suite à des échanges que j’ai eus récemment en message avec l’une d’entre-vous, mais aussi plus généralement face à une demande pressante et assez généralisée.
On me dit “j’aimerais bien te soutenir, mais j’attends que tu sortes un format papier pour pouvoir le faire, sinon je sais que je ne lirai pas”.
Je vais donc prendre le temps de vous expliquer pourquoi le papier, ce n’est clairement pas THE manière de soutenir vos auteurs.trices préféré.es à moins que ces derniers ne soient des best sellers.
Editer un livre papier : un support, 2 moyens
Pour être publié sur papier, un livre peut émaner de deux sources.
Soit on signe un contrat avec une maison d’éditions, et dans ce cas là, c’est elle qui imprime, gère les stocks et tout ce que ça implique.
Soit on fait soit même imprimer son livre, chez un imprimeur, un service tiers ou via des services comme proposés par Amazon (qui reste quand même une option très pratique même si anti-éthique, le fait est que gérer impressions ET stocks à domicile c’est du boulot invisible).
Combien de temps prend l’élaboration d’un livre/support de lecture ?
Sur des formats comme les Légumiades, gérant absolument tout de A à Z, je considère qu’il me faut 2 à 3 semaines complètes (et pas à 35 heures) de travail qui comprennent :
- La recherche d’une thématique cohérente pour lier tout le numéro
- L’élaboration du sommaire
- Les tests de recettes
- Les shootings
- Les retouches sur les photos
- La rédaction des recettes + des dossiers thématiques
- La mise en page
- La relecture
- La mise en ligne (rédaction des fiches produit, préparation des visuels pour les RS)
- La préparation du “plan de communication” : prévoir les rappels à j-x, puis les rappels suite à la sortie, puis les re re re rappels plus ou moins subtils pour continuer à faire vivre le produit sur la durée (partie franchement la plus reloue de ouf), rédiger un article descriptif, prévoir l’intégration dans la newsletter…
- Vérifier les process automatiques et envoyer des mails de rappel de téléchargement des précédents numéros + de mise en ligne à tous.tes les abonné.es
- Gérer le SAV : répondre aux questions, renvoyer des anciens numéros, gérer les problèmes techniques d’adresses mails qui ne fonctionnent pas, de paiement échoués, d’incompréhension du processus, de blocages totalement wtf.
Dans le cas d’un ebook sans abonnement, on retirera seulement les parties de rappels, mais le reste ne bougera pas lui.
Dans le cadre d’une impression, ajoutez les tâches/frais suivantes :
- Choix de l’imprimeur
- Soin apporté au format pour qu’il soit compatible avec les contraintes de l’impression de l’imprimeur
- Frais liés au port pour recevoir les livres/livrets
- Impression des étiquettes d’envoi (+ coût de l’impression) et tout bien faire correspondre
- Achat des enveloppes/emballages
- Coût de l’envoi postal via les vignettes et choisir le système le plus efficace
- Transporter les envois dans une poste (celle de mon village n’étant qu’un relais ne pourrait pas gérer ce genre de quantités donc je devrais prendre la voiture donc coûts d’essence + temps)
- Gérer éventuellement les envois non reçus et les suivis
Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de regarder le coût d’une impression. Moi oui.
Si on trouve assez facilement des impressions type magazine, papier brillant de qualité assez basse, on arrive à un résultat très basique pour des prix qui grimpent très vite.
Je ne dis pas que le prix n’est pas justifié, mais quand on le compare à la qualité des livres proposés dans les magasins avec couverture rigide ou semi rigide, papier recyclé et belle densité de couleurs, et bien le constat est très rapide et simple : pour un livret tout pérave qui fait truc offert, on arrive facilement à un coût final pour le client de 25 euros. Tout en nous, ne touchant que très peu sur ce produit si on rapporte ça au temps passé (vous avez vu tout ce que ça implique dans la liste).
Si on veut monter en gamme et proposer un vrai bel objet (imaginons un beau livre, couverture rigide, papier recyclé et/ou de forêt gérée durablement) qu’on pourrait vraiment conserver dans le temps et qui fasse vrai livre, on monte très rapidement jusqu’à 45/50 euros de prix final pour un objet que finalement on aurait payé 20€ dans le commerce. Toujours pour une rentabilité toute relative au regard de ce que ça représente comme montagne de travail et de stress.
Je sais que certaines personnes seraient prêtes à payer ce prix, mais la réalité, c’est que pour rentabiliser (je veux dire par là me payer vraiment et pas faire de l’argent de poche) ce genre de projets, il faut en vendre plusieurs milliers. Il n’y aurait pas plusieurs milliers pour payer un livre ce prix.
Je pourrais lancer une campagne de financement participative. Mais cela ajouterait encore une étape dans le projet : gérer toute la communication autour de cette campagne + les frais de la plateforme (rien n’est gratuit dans la vie hein).
Et ici on se parle d’un ouvrage d’une quarantaine de pages. Pensez bien que sur un livre de 40 ou 80 recettes, c’est un énorme boulot, qu’il faut conjuguer avec ses autres contrats pro qui eux sont rémunérateurs.
Le choix de l’édition ou de la presse : combien on gagne ?
Je vais vous spoiler direct : des clopinettes coupées en deux.
Ce n’est un secret pour personne : la presse est en train de couler comme le Titanic.
La plupart des magazines qui survivent ne le font que grâce aux maisons d’éditions qui font tourner des communiqués avec des recettes que les magazines publient gratuitement (en contrepartie donc de la publicité que ça représente), ou en collant des recettes rédigées qui n’ont rien à voir avec les photos (issues de banques d’image, facile à repérer dans les crédits photos en dernière page).
Ouvrez un magazine et regardez ce qu’il y a dedans, vous serez surpris.es de vois combien on vous vend un contenu chopé à droite à gauche. Et pour cause : le prix du papier et du transport n’ayant cessés d’augmenter, il y a 2 options. Soit on trouve du contenu pas cher/gratuit, soit on augmente le prix de vente. Mais il y a un prix psychologique à partir duquel ça devient bien entendu difficile.
Dans tous les cas, quand une maison d’éditions partage les recettes du livre à un magazine, les auteurices touchent 0€ de plus en droits (on cède limite son âme à la maison d’éditions quand on signe pour un livre, comprendre par là que toutes les utilisations ou presque sont envisagées et que celle-ci fait partie intégrante de la publicité du livre), et le magazine, lui, ne fait pas bosser de personne sur la création de contenu.
A contrario, le manque de moyens créé des tarifs très bas quand il y a des propositions pour en créer.
Je sais que certains magazines certainement très grand public paient bien (mais ils sont rares), dans mon cas, quand je créé une recette pour un magazine, je rembourse grosso modo mes ingrédients et le temps passé en cuisine, pour le reste, je crois que je le fais plus pour le plaisir de voir mon travail sur papier que celui d’être payée, car je n’y gagne absolument rien, je suis même perdante.
Pour l’édition, des échanges que j’ai eus autours de moi avec plusieurs collègues publié.es dans plusieurs maisons d’édition, la personne qui écrit touche entre 4 et 7%, la/le photographe entre 4 et 6% sur les ventes (ou un fixe négocié par photo si le/la photographe est prestataire et non considéré comme auteur.trice).
Si on fait le tout – aka photos + rédaction- , cela se négocie entre 7 et 10%. Rarement plus.
Ajoutez à cela que le monde du livre se tire lui-même une balle dans le pied en sortant what mille références par an. Un livre a une durée de vie extrêmement courte en définitive. Les ouvrages sont généralement (sauf succès évidemment) tirés entre 3000 et 5000 exemplaires. Et rideau.
Je vous épargne les calculs. Sur un livre à 14€95 ça donne 2242,5 à 5%, 4485 à 10% pour 3000 exemplaires. A savoir qu’on est évidemment chargés sur cette somme donc ça revient à 1883 pour 5% et 3766 pour 10%. Le tout avant imposition, on se parle là juste des charges Urssaf/diverses directement payées auprès des organismes.
Pour la plupart des cas on peut également négocier les frais, donc ici on ne devra pas soustraire les frais d’ingrédients par recette, mais resteront bien souvent à notre charge les autres (électricité, matériel, vaisselle …).
Vous l’aurez compris : il ne faut pas espérer devenir riche avec les livres et ouvrages papier via les circuits classiques ! On fait plus un livre pour le “prestige”, le plaisir de l’objet, que pour gagner des sous avec, sauf rares cas (très peu d’auteurs.trices arrivent à en vivre à 100% même si cela existe). Surtout dans le milieu vegan (ce qui est valable pour les autres niches) qui n’est pas un sujet très grand public.
Pour être rentable dans le monde du livre dans ce contexte, il faut donc sortir un ouvrage régulièrement pour toucher des avances sur droits, puis des droits. Et pour le faire, ça veut dire une charge de travail vraiment conséquente car on se parle d’un volume en général de 40 recettes par livre (voire 60-80 voire 100++ selon les ouvrages).
A la clé possiblement en bonus : burn-out, perdre 10 ans d’espérance de vie, mais toujours pas de moula, rapporté au temps passé. C’est un cercle vicieux et totalement pernicieux.
Bien entendu, il faut aussi passer l’étape de la sélection de son ouvrage avant même de penser à toutes ces données financières et pratiques.
Le choix de l’auto édition : comment ça marche, quels sont les frais et gains ?
Pour l’auto édition, vous l’aurez compris, on est seule dans son bateau.
Dans l’édition, en quelque sorte, l’éditeur nous payant une avance sur nos droits (qui se négocie au cas par cas) fait un pari sur l’avenir sur la manière dont le livre va être accueilli. Il supporte pour l’auteur.tice le risque que son livre ne se vende pas. Avec les frais que ça implique (impression, promotion, envoi aux librairies, stockage…) .
Dans le cas de l’auto édition, ce risque pèse sur les épaules de l’auteur.trice.
Autre coût, celui du stockage. Si on veut économiser sur les frais d’impression, il faut commander du volume. Bien.
Sauf que pour caser 1000 ou 2000 livres, dans des conditions acceptables pour ne pas qu’ils s’abîment, e n’est pas forcément aisé. C’est un coût auquel on pense peu, mais la question est réelle : j’en fous quoi moi, de ma palette de bouquins ?
Enfin, je ne vais pas vous la refaire : on paie le prix fort, puisque nos quantités n’ont rien à voir avec celles des maisons d’édition et des contrats placés avec des énormes volumes.
Pareil pour les enveloppes. On ne bénéficie pas d’une visibilité nationale en librairie comme l’offre le livre via maison d’éditions : il va falloir mettre les bouchées doubles pour écouler notre stock auprès de notre public !
Par contre, gros plus pour l’auto-édition : on gère son calendrier comme on le souhaite, on ne subit pas ceux souvent serrés des maisons d’édition (les processus de décision sont longs mais les auteurs.trices n’ont pas ce loisir quand il faut rendre le manuscrit/les photos quant tout a été enfin décidé, en bout de ligne, on ramasse ses dents et on envoie la sauce).
De même, on gère de A à Z le contenu. Même si un jour pour UN projet je pense essayer d’aller toquer chez les maisons d’édition, je n’aurais pas la liberté éditoriale que j’ai via l’auto-édition. C’est totalement compréhensible puisque je pèse rarement mes mots et la maison d’éditions s’engage en me publiant, mais moi, ben ça me fait chier de me modérer parce que ça fait aussi le charme de ce que j’écris. Enfin je crois.
Autre frais à prévoir si je me lançais dans l’aventure : une graphiste/maquettiste (j’ai pas mis à l’inclusif, je rends l’argent aux meufs et minorités de genre que j’inclus dedans, et salut hein). La mise en page n’est clairement pas mon fort et j’aimerais une maquette sobre mais efficace, que je ne me trouve pas à même de gérer, notamment parce que je ne connais pas forcément toutes les contraintes que le papier implique.
Le papier, c’est chouette ! … pour le lecteur ?
En tant qu’autrice, je suis donc tentée de vous dire que le papier a un goût amer. Plus jeune j’étais là en train de me dire “mon goal de vie c’est un livre papier”, mais à 31 ans et tout ce que je sais, le livre papier ne me fait plus vraiment envie.
J’ai toujours pour projet d’écrire un roman. Sur ce type de formats sans mise en page spécifique, avec des impressions noir et blanc, c’est beaucoup plus envisageable en auto édition. Même si ça représentera beaucoup de travail, c’est un projet que je me sens de mener parce que ce sera quelque chose de précieux pour moi : je sais d’avance que je mettrai beaucoup de moi dans ce récit, et sauf proposition intéressante, je ne me verrai pas en léguer les droits aussi facilement.
J’en arrive à une conclusion à force d’années qui passent, que le papier est un support chouette surtout pour le lecteur. Parce que c’est pratique, parce que c’est palpable.
Mais pour voir la chose de l’intérieur, je me demande vraiment jusqu’à quand le monde du papier va tenir, tel un château de cartes, face à la tempête de l’augmentation des matières premières et du transport, le tout en maintenant des prix aussi bas et une cadence de publication (et donc des frais fixes) aussi importants.
C’est un colosse aux pieds d’argile qui risque bien de se casser la gueule un de ces jours.
Le ebook, LE moyen par excellence de s’émanciper des frais ?
Pour pouvoir vendre un ebook, ce n’est tout de même pas non plus totalement gratuit, voici un liste des frais que j’ai pour ma part :
- Maintenance du blog : hyper important pour moi car ça va avec la sécurité de vos données personnelles et bancaires. Je délègue cette partie bien trop anxiogène et pour laquelle il faut à mon sens effectuer une veille régulière à quelqu’un dont c’est le métier.
- Plugins : je paie chaque année un abonnement pour le plugin de Newsletter, un abonnement pour pouvoir vous envoyer des mails auto liés uniquement aux achats du blog bien spécifiques et un autre pour pouvoir gérer l’aspect abonnement des Légumiades.
- Tiers pour le paiement : j’utilise Stripe qui prend des frais pour chaque paiement.
- Charges : Comme tout (et comme le livre), c’est soumis à des charges, à hauteur de 20% en gros.
Ces différents éléments sont communs à la vente d’un livre auto-édité et un format dématérialisé. Le fait est qu’ici je n’ai pas de matière première pour le support à payer, donc une fois ces frais soustraits, je peux réellement payer mon travail.
Je conclurai donc en disant que si vous voulez vraiment soutenir le travail des personnes que vous aimez sur internet, le papier n’est absolument pas une voix royale. Les formats payants type newsletter/ebooks restent les plus à même de proposer une rémunération directe de la valeur ajoutée, et non du format/support.
Car c’est bien ça ici, ce dont il s’agit : quelle est la valeur que l’on accorde au contenu, et non au contenant. Et à combien ce contenu est-il descendu, au point de ne pas rémunérer les personnes qui créent finalement la valeur ajoutée d’un ouvrage, qui, sans leur intervention, ne serait qu’un cahier à pages vierges ?
Merci beaucoup aux 400 personnes (environ) qui me soutiennent financièrement via les Légumiades et me permettent d’envisager ma présence internet avec plus de sérénité. Cela me permet de toucher environ (car il y a des mouvements de manière régulière) 2400€ par numéro/trimestre avant paiement des charges/impôts et sans compter mes frais (nourriture etc), soit un montant de 800€ par mois (ce qui est finalement assez peu je vous l’accorde).
J’aimerais vraiment que ces supports se fassent une place dans le cœur des lecteur.trices car c’est un moyen extrêmement pérenne pour nous de continuer à partager ce qu’on fait de mieux, en toute indépendance.
Afin de permettre l’impression plus facilement, j’ai choisi d’intégrer à chaque numéro à partir du 5ème, un support facile à imprimer avec l’essentiel du contenu recette, en plus du contenu A4 100% imprimable à l’envie.
D’autres personnes abonnées ont choisi d’acheter le support et de gérer elles-mêmes l’impression notamment au boulot ou via des services d’impression. Merci à elles de m’envoyer chaque fois les photos des Légumiades “en vrai”, ça me fait frémir de plaisir.
Des bisous, et n’hésitez pas à me faire vos retours sur ce sujet, j’ai bien conscience que c’est complexe, mais j’espère que cela vous aura ouvert des portes concernant la réflexion sur le sujet.
Merci Vanessa pour ce post vraiment instructif et qui remet les idées en place !
Je suis une grande fan du format papier, j’avais, un peu, conscience de ce que ça pouvais engendrer pour l’Autriche mais c’était bien en dessous de la réalité que je viens de lire ! Et ça me fait changer ma carotte d’epaule (haha blague vraiment nulle de vegane !)
Et encore merci pour ton contenu, ici,dans les legumiades, et sur insta !
J’ai rigolé parce que j’ai cherché un moment ce que voulait dire l’Autriche avant de comprendre que c’était un méfait du correcteur.
Je trouve ça plus mignon que les fusils :p !
Après c’est à pondérer évidemment : bien évidemment que le livre est un moyen de soutenir le travail d’une autrice (ou Autriche, c’est selon), mais ce n’est effectivement pas le chemin le plus court 😀 !
Merci pour ton message 🙂
Merci pour cet article très intéressant. Je suis triste car j’adore le format papier mais je comprends totalement toute la face cachée de l iceberg… En tt cas je me suis abonnée récemment à legumiades et c’est vraiment une belle découverte. J’aime beaucoup ton univers.💜
Coucou Nath !
Il restera toujours une petite place pour le format papier, je pense : rien que chez les personnes nostalgiques ou vraiment intéressées par ce format. Ca reste aussi un moyen parmi d’autres de soutenir le travail des auteurs.trices quoi qu’il arrive, sans pour autant être le mieux placé dans la majeure partie des cas !
Je te remercie pour ton abonnement, et pour ton retour à ce sujet ♥
J’aime le format papier, mais en fait je ne pense pas toujours à relire les bouquins. Et pire les magazines, je récupère régulièrement ceux de maman qui les achète mais une fois parcourus (et rendus) c’est vrai que j’oublie les recettes lues (même si sur le coup elles m’ont plues).
Je me suis offert un iPad l’année dernière, je télécharge tes ebook et ceux de Mélanie (je les uplozd sur mon drive dès la sortie). J’ai créé un dossier par saison, et maintenant quand je prépare mes menus je regarde le bon dossier 🙂 et je commence à mieux me servir des recettes. Parce que vous soutenir c’est bien, le faire en me régalant c’est mieux (:
Coucou Agathe !
Comme toi, j’aime ça aussi, mais j’ai réalisé avec le temps que j’achète de moins en moins de livre et de plus en plus sur des thématiques précises. Raison pour laquelle j’axe aussi mes légumiades sur des thématiques restreintes. Difficile de s’y retrouver sur des choses plus généralistes !
Et tu as tout à fait raison : il faut que ce soit utile pour toi. Je trouve ça super comme méthodologie, nous ici on fait ça + on a un carnet où on note tous les menus précédents, comme ça on peut piocher dedans.
Coucou !
Merci pour cet article très éclairant : j’adore ce genre de contenu qui parle de la face cachée.
Je trouve que c’est un des problèmes de notre société, on invisibilise beaucoup de choses, on se déconnecte, on compartimente tout si bien qu’on ne se rend absolument pas compte de la conséquences de certains actes qui paraissent anodins, comme acheter ou non un livre, et tout ce qu’il y a derrière… Ca rejoint bien d’autres sujets à mon sens comme le fait de manger ou non des produits animaux, de se vêtir…
Une femme a écrit en commentaire une fois qu’elle en avait marre qu’on romantise son métier de libraire, je trouve que ça va dans le même sens !
Je travaille dans une épicerie tendance bio/local, et même si la majorité de la clientèle est adorable, il y en a encore qui nous prennent pour leurs larbins et que vu qu’ils (c’est souvent des hommes, tiens) paient, tout leur est dû ! “euh coucou je pense que tu n’aimerais pas que moi, je te parle comme ça”
Bref, je réagis assez fortement mais je trouve ça super positif d’en parler, ça a dû te prendre du temps donc merci à toi !
Bonne journée 🙂
Coucou Marianne !
On sent que tu en as gros sur la patate, malheureusement je pense que tout est lié à ce que le capitalisme fait sur son passage : détruire les plus passionnés et récompenser l’appât du gain pour les personnes qui ont déjà de l’argent.
Dans ce processus, les créateurs de valeur ajoutée et petites mains ont tendance à être les grand.es oublié.es de la rémunération … Et aussi du minimum syndical niveau conditions de travail.
Des tentatives sont en train d’être faites pour négocier au niveau légal pour la condition des auteurices en France, malheureusement cela semble mal engagé alors que les revendications sont relativement simples et basiques.
Ca me semble quoi qu’il advienne une bonne idée de démystifier des milieux aussi opaques, car avant d’y mettre le nez, le livre était vraiment un grand rêve et ça me semble maintenant quelque chose de beaucoup moins reluisant.
Salut !
J’arrive un peu tard mais j’adhère complétement à ce que tu dis. Je m’étais lancée dans l’autoédition avec deux romans à mon actif. Suite au Covid et à la crise que nous traversons, j’ai décidé d’arrêter. La mise en page qui demande un temps fou. Ou de l’argent en moins si on décide de faire appel à un expert. Les frais d’impression, d’envoi et les taxes ( j’habite à la Réunion!!) m’ont complètement découragées. Je gagnais moins à peine un euro sur un roman vendu. D’autant que des auteurs autoédités pour être vu et participer à des événements, il faut encore mettre la main au porte-monnaie. C’est hyper dur et décourageant de s’en sortir.
Moi-même étant une lectrice, je préfère la version papier ( j’emprunte à la médiathèque). Mais il est vrai que face au contexte, on va devoir tous revoir notre façon de livre et de consommer. L’ebook présente un avantage non négligeable comme tu l’as si bien souligné. Et j’espère que les gens bouderont moins cette opportunité.
Je voulais te dire aussi que je trouve ton concept d’ebook très intéressant, innovant. Je pense qu’il va falloir se montrer de plus en plus ingénieux, accessible pour pouvoir toucher du monde. Et s’en sortir.
En tout cas, belle continuation à toi !
Coucou Amandine !
Merci pour ton avis éclairé d’autrice. C’est un monde difficile, et une petite poignée s’en sort, bien évidemment, mais pour le reste, le livre est un support qui questionne sur son intérêt financier.
On aime bien la gloire, mais ça ne remplit pas les frigos 😉 !
Comme toi j’aime bien le papier, mais plus le temps passe et plus je prends plaisir à consulter des écrits sur ordinateur et notamment via des newsletters (que je ne pensais pas lire un jour dans ma vie).
Il va forcément y avoir des mutations profondes dans nos modes de consommation, j’essaye à mon échelle de faire valoir l’intérêt des formats dématérialisés par rapport au contenu et non au contenant.
Je te souhaite de tout de même t’en sortir, d’autant que je trouve difficile de trouver des solutions éthiques pour faire imprimer sans avoir à tirer 5000 exemplaires !