Quand nous habitions encore en Ile de France, on se rendait souvent à la pizzeria (souvent est un mot rigolo pour dire qu’on y allait une fois par semaine sans non plus trop avouer notre addiction aux pizzas).
Pour faire patienter, on nous apportait de la focaccia absolument délicieuse, gavée d’huile d’olive, avec du romarin frais ciselé par dessus et quelques grosses pépites de fleur de sel.
J’en ai encore des souvenirs incroyables, elle était toujours à température parfaite.
Et au moment où je vous écris ça je réalise qu’en fait non, en Ile de France on nous donnait des bâtons tout secs et que ça c’était dans un autre restaurant mais vazi ça faisait une belle introduction alors je vous laisse avec mon honnêteté et mes souvenirs approximatifs.
Toujours est-il que depuis qu’on vit ici et que le figuier nous offre toute sa générosité, j’ai cette recette en tête de focaccia figue et romarin, et je peux vous dire que je n’étais pas déçue !
Faire une foccacia maison
Comme toutes les pâtes levées, la focaccia peut impressionner par le nombre de pousses, le pétrissage, la longue attente.
La foccacia est en fait plus un jeu de patiente qu’autre chose, même si je crois qu’en tant que commun des mortels, il est difficile de faire une focaccia renversante comme celle que j’ai dans mes souvenirs. Et ça mes amis c’est aussi et surtout parce que les restaurants sont souvent approvisionnés de produits directement importés d’Italie, dont la fameuse farine de type 00 qui est aussi riche en gluten que Bezos en dollars.
Je vais vous rassurer tout de suite : votre focaccia sera quand même tout à fait très bonne et vous aurez tout autant envie d’en reprendre pour l’apéritif.
Je vous vante, je crois, dans chaque recette de pâte levée, les mérites de la patience. Plus une pâte “mature” au frais, et plus elle sera alvéolée et légère. En moyenne pour une bonne pâte à pizza on recommande 48 à 72 heures de tour au frais.
Pour le pétrissage, je dois admettre que moi, je ne fais pas grand chose : je laisse travailler mon bien aimé KitchenAid, et ce pendant de longues minutes. Pour bien développer le réseau de gluten, il est important de bien travailler la pâte jusqu’à ce qu’on puisse distinguer son élasticité visuellement.
La pâte colle un peu, mais une fois la pousse réalisée bien au tiède jusqu’à ce qu’elle double de volume, elle ne vous posera plus autant de soucis.
Une fois mise au frais au moins une nuit, elle sera très froide et il faudra un peu de temps aux levures pour se lever (un peu comme nous le matin, c’est ce qu’on appelle communément avoir la tête dans le fion) : la pousse sera un peu plus longue mais vous verrez, ça vaut le coup, encore une fois, d’attendre que la pâte et la levure fassent leur petit duo bien huilé.
Le tout est de ne pas trop laisser pousser la focaccia pour éviter une saveur vraiment trop forte de levure.
Ensuite on va venir mettre ses gros doigts partout, arroser d’huile et d’eau et enfourner ça. A la sortie du four vous aurez votre nez pour apprécier, puis votre bouche pour déguster, encore tiède, le fruit de votre dure attente.
La focaccia au romarin et à la figue
Déjà seule, la focaccia est délicieuse, mais alors avec une note sucrée et la saveur du romarin, on arrive à des sommets de gourmandise.
J’ai volontairement été “chiche” en figues : ce sont des fruits aqueux et quand on en met beaucoup ça mouille la pâte et l’empêche de bien cuire.
La saison touchant généreusement à sa fin, vous pouvez tout aussi bien réaliser cette recette avec des figues séchées, mais favorisez celles un peu sirupeuses et pas les toutes sèches qui ressemblent à des bourses momifiées.
Pour ce qui est du romarin, j’en ai mis du frais parce que j’ai un buisson qui se prend pour une haie (le truc doit avoir 2 ans et est parti d’une bouture ridicule, c’est fabuleux), mais on peut aussi utiliser du sec.
Dans le doute, demandez autour de vous (ou regardez dans les parterres, vous serez étonné.es de constater qu’on plante du romarin en guise de décoration vraiment souvent !), car il est fort à parier qu’à moins de ne manger que ça, on ne vient pas à bout d’un buisson de romarin.
Je pense que vous trouverez très bien comment consommer cette focaccia, mais évidemment à l’apéritif, pour grignoter, ou bien sur une version “sandwich”, comme sur cette recette de focaccia au houmous et aux légumes rôtis, à adapter évidemment avec les légumes moins estivaux.
Enfin, cette focaccia sera parfaite pour déguster avec une soupe, comme ce velouté de carottes à l’échalote !
Focaccia aux figues et au romarin
Ingrédients
- 250 g farine de blé de t45 ou de la T00
- 1 c. à café sel fin
- 15 g levure fraîche
- 150 ml eau
- 35 g huile d'olive
Garniture
- 1 c. à soupe eau
- 2 c. à soupe huile d'olive
- 150 g figues
- 1 pincée fleur de sel
- 1 branche de romarin ou une cuillère de romarin sec
Instructions
- Dans un saladier ou la cuve de votre robot, émiettez la levure fraîche. Déposez par dessus la farine, puis le sel, l'eau et l'huile, et pétrissez.
- Il vous faudra travailler la pâte une dizaine de minutes pour avoir un résultat bien souple. La pâte sera certainement encore collante sur les doigts mais on la verra se décoller du plan de travail/ de la cuve.
- Une fois que la pâte est bien pétrie, couvrez d'un linge et laissez pousser jusqu'à ce qu'elle double de volume, de préférence dans un endroit tiède.
- Une fois qu'elle a poussé, rabattez, puis filmez bien. Mettez au frais pour minimum une nuit, au mieux 24 heures.
- Le jour j, huilez un plat (le mien était un peu grand, ma focaccia n'est pas très épaisse), en gros vous devez avoir environ 2 cm d'épaisseur au moment de la mettre dans le plat, ensuite elle va beaucoup gonfler.
- Laissez bien poussez dans un endroit tiède, jusqu'à ce qu'elle ait bien pris du volume.
- A ce moment là mélangez brièvement l'eau et l'huile (enfin émulsionnez au mieux quoi, parce qu'on sait tous et toutes que ça ne se mélange pas), et versez sur la focaccia.
- Avec vos doigts, faites des petits trous partout sur la surface de la focaccia : vous allez voir, sos vos yeux ébahis, se former une multitude de petit bassins gras et mouillés.Ajoutez les figues coupées en 2 ou 4 selon leur taille, et le romarin.
- Enfournez dans un four à 200°C, et faites cuire jusqu'à ce que la focaccia commence très légèrement à dorer : je ne dis pas ça souvent, mais c'est un des rares trucs levés qui est meilleur avec une cuisson "juste".
- A la sortie du four, retirez du plat, remettez un peu d'huile d'olive par dessus, et parsemez de fleur de sel. Dégustez tiède et régalez-vous.
Le mec chiant :
il manque le romarin
dans les ingrédients
Bonjour,
C’est corrigé 🙂 !
“favorisez celles un peu sirupeuses et pas les toutes sèches qui ressemblent à des bourses momifiées.” hahaha tu m’as tuée. À part ça ça a l’air trop bon !
Haha, ravie de t’avoir fait sourire !
Ceci dit, toute personne qui aura déjà acheté des figues pour du kéfir saura dire qu’il y a une vraie différence !
C’était ma première focaccia et grâce à ta recette ça a été une réussite !
La focaccia était très fondante, un vrai nuage ! Elle m’a rappelée celle que j’ai mangé dans une cantine à paris, qui s’appelait Otium.
Pour ma part, j’y ai mis de l’origan, des olives et de la roquette une fois sortie du four. Merci Vanessa, c’était divin !
Merci pour ton message Charlaine !
Ce qui est chouette c’est qu’on peut vraiment en faire avec tout dessus, ça s’adapte à toutes les saisons et tous les goûts, c’est prodigieux !